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Fragment de passé ou de présent ? [PV Isadora]
2 participants
Ivar StrømsonBibliothécaire- Messages : 49
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Fragment de passé ou de présent ? [PV Isadora]
Jeu 3 Oct - 19:09
La nuit est déjà tombée. Le crépuscule a enveloppé l’école. Les étoiles et la lune jouent avec les nuages à qui fera la plus belle ombre. La clef enfoncée dans la serrure de l’épaisse porte de la bibliothèque, tu la tournes. Le “clac” que tu entends est signe qu’une nouvelle journée s’achève. Les temps sont calmes, dernièrement. Toujours les mêmes têtes de chérubins. Toujours les mêmes collègues qui s’excusent de garder trop longtemps un ouvrage. Une journée comme une autre, en soit. Mais pour rien au monde tu n’échangerais cette routine, cette monotonie.
Tu y trouves des refuges,
tu y as tes repères.
Franchissant la porte qui donne sur l'extérieur, tu t'arrêtes un court instant. Il n'y a personne d'autre. Tu lèves le visage vers la lune, fermes les yeux et laissent l'air frais venir emplir tes poumons. Que cette sensation est jouissive.
Tu es vivant.
La Norne se rend-elle compte de l'importance qu'elle a dans ta vie ?
Oui, sûrement.
Le bruit d'un bruissement dans l'herbe te fait revenir dans les jardins. Tu reconnaîtrais ce son entre mille. Tu n'as pas besoin de parler. Une connexion psychique existe entre vous.
Tu es lui.Comme si ton âme s'étendait à lui. Fremtid s'arrête devant toi. Sa langue sort un court moment avant qu'il ne hoche lentement la tête. Un sourire étire tes lèvres. “Rentrons, Fremtid.”
Il est toi.
A cette heure-ci, tout le monde est déjà au chaud, dans sa chambre. Tu es seul, marchant lentement. Les mains dans les poches de ton jean serré, tes bottines en cuir martèlent le sol. Ton blouson, lui aussi en cuir, ouvert sur ta chemise de soie noire laisse le vent froid mordre ta peau. Ton regard dérive souvent sur le long serpent qui ondule à tes pieds. Tu marches depuis un moment pour arriver jusqu’à ton logement. Tu vois ton compagnon onduler bien plus vite alors que vous n’êtes plus qu’à à peine cent mètres de la maison. Tu ne te dépêches guère plus. Tu sais pertinemment que s’il a réagi ainsi, c’est que quelqu’un est trop proche de votre territoire à son goût. Parfois, tu te demandes lequel de vous deux à le plus mauvais caractère…
Tu arrives peu après ton serpent. Cet air nonchalant toujours collé à ta posture, à ton visage. Tu vois enfin ce qui agace Fremtid. Tu reconnais cette longue chevelure de neige. Tes yeux détaillent la femme qui se trouve devant ta porte. Vous vous faites face. Son corps traduit une attitude fermée. Tes sourcils se froncent légèrement alors que tu te tournes vers le reptile. “Fremtid. Il suffit.” Le serpent, qui sifflait contre la femme, vient ouvrir la gueule en ta direction pour prouver son mécontentement. Mais comme un enfant capricieux, il vient se rouler en boule derrière tes jambes. Ton regard clair vient se plonger dans celui de la femme aux cheveux blancs alors que le serpent vient se détendre et s’enrouler autour de ton bras. Il monte doucement, laissant sa tête proche de la tienne. Il n’y a pas que toi qui es intrigué par cette présence.
Tu as toujours été intrigué par ce visage de poupée. Tu la reconnais facilement. Elle était déjà élève lorsque tu es arrivé. Tu l’avais déjà regardé, dans le passé. Elle avait l’air solitaire, sauvage. Peut-être comme toi ? Mais tu ne t’es jamais approché d’elle. Sait-elle au moins qu’elle avait réussi, seulement quelquefois, à te sortir le nez de tes bouquins ? Tu n’as jamais voulu faire partir de sa vie. Mais depuis deux ans, elle est devenue ta supérieure hiérarchique en devenant la nouvelle directrice de l’école. Ce qui est drôle, c’est que, malgré son nouveau poste, tu n’as pas plus essayé de rentrer en réel contact avec elle. Mais maintenant qu’elle est devant chez toi… “Madame la directrice. Que me vaut cette visite ?” Tu l’aperçois frissonner légèrement. Il est vrai que dernièrement, les nuits sont bien plus fraîches qu’on ne pourrait le penser. “Vous souhaitez peut-être vous mettre au chaud ?” Ton visage reste impartial sans pour autant lui manquer de respect.
Ce visage…
Une vraie poupée.
TímameistariPNJ- Messages : 162
Re: Fragment de passé ou de présent ? [PV Isadora]
Mer 9 Oct - 16:18
► Un chemin sinueux
Fragment du passé ou du présent ?
feat Ivar
Tout était noir cette nuit. Le ciel, son reflet dans le lac, les nuages couvrant les étoiles laissaient à peine visible la silhouette des montagnes au loin. C'était le retour d'octobre, des nuits sombres et froides et des matins grisâtres. Mais bien heureusement, il y avait aussi les longs chemins couverts de feuilles orangées, les soirées devant le feu de cheminé et les tisanes bien chaudes avant d'aller dormir. À chaque saison ses peines et ses pansements.
La journée avait été longue, de nombreuses heures passées dans mon bureau à classer, reclasser des papiers, à vérifier des dossiers d'inscription, à calculer notre budget, en bref, rien de très mouvementé. La routine, l'ennuie, l'habitude. Mais heureusement, la période du Samhain approchait à grand pas !
Il y avait cependant bien une chose qui allait dynamiser ma journée. Une copie de carte d'identité manquante. Oui, parfois, l'amusement tenait à peu de chose. Mais il valait mieux savoir se réjouir de ce genre de petite chose quand on avait le nez toute la journée dans de la paperasse.
J'étais donc sorti de mon bureau vers 20 heures. Il commençait déjà à faire noir. N'étant pas sortie dehors de toute la journée, j'en profitais pour me dégourdir un peu les jambes avant de partir en quête de ce papier manquant.
Je fis un rapide tour des locaux pour vérifier que tout était bien fermé et éteint, je passais ensuite par la serre. J'adorai cet endroit, son odeur et sa diversité. Je sortis donc par les jardins afin de m'y promener un peu avant de me rendre en directeur des logements qui se trouvaient à l'orée de la forêt tandis que la nuit noire s'installait sur l'Islande.
Ma quête était simple, demander sa carte d'identité ou une copie à Ivar Strømson, notre cher bibliothécaire. Ivar et moi avions côtoyer les mêmes locaux, il fut un temps. Il était arrivé bien plus tard que moi à Teiwaz Othalaz, mais de ce que j'avais pu observer de lui, il avait l'air d'être un sorcier plutôt doué et appliqué.
Je m'en souvenais comme si c'était hier. Ivar était un garçon secret et solitaire, je l'avais souvent vu accompagné de différentes jeunes femmes, il avait toujours su faire chavirer les coeurs, mais pour une raison que j'ignorais, ne restais jamais longtemps avec la même dame. J'avais eu, il fut un temps un petit faible pour lui. Il faut dire que ses yeux bleus très bleus et ses cheveux noirs ne laissaient pas indifférant. Il avait ce regard intriguant et presque dévastateur, une peau blanche et un sourire parfait.
Lorsque je l'avais revu, quelques années plus tard, alors que j'étais encore professeure, il semblait ne pas avoir changé d'un cheveux. Il avait toujours l'air d'avoir 18 ans et de venir d'atterrir dans cette école qui était aujourd'hui la mienne.
J'approchais de son bungalow. Un petit bungalow simple, avec seulement deux places. Observant les lumières éteintes, je compris vite qu'il n'était probablement pas encore rentré de sa journée de travail. J'attendis alors sagement sur la petite terrasse en bois.
Je sentis soudain comme un regard sur moi. J'observais dans la pénombre mais ne vis rien. J'entendis ensuite un sifflement, suivit d'une voix d'homme. Je compris alors.
Je regardais Ivar accompagné de son serpent s'approcher de son logement. Je lui adressais un sourire ainsi qu'un hochement de tête en guise d'accueil dans sa propre maison. Il demanda alors :
« Madame la directrice. Que me vaut cette visite ? »
Il ajouta très vite :
« Vous souhaitez peut-être vous mettre au chaud ? »
Je le regardais s'approcher de la serrure et souris.
« Rien de grave Ivar, je te rassure. Je mettais nos archives en ordre ce matin et j'ai remarqué qu'il me manquait une copie de ta carte d'identité, j'ai dû l'égarer probablement. »
La journée avait été longue, de nombreuses heures passées dans mon bureau à classer, reclasser des papiers, à vérifier des dossiers d'inscription, à calculer notre budget, en bref, rien de très mouvementé. La routine, l'ennuie, l'habitude. Mais heureusement, la période du Samhain approchait à grand pas !
Il y avait cependant bien une chose qui allait dynamiser ma journée. Une copie de carte d'identité manquante. Oui, parfois, l'amusement tenait à peu de chose. Mais il valait mieux savoir se réjouir de ce genre de petite chose quand on avait le nez toute la journée dans de la paperasse.
J'étais donc sorti de mon bureau vers 20 heures. Il commençait déjà à faire noir. N'étant pas sortie dehors de toute la journée, j'en profitais pour me dégourdir un peu les jambes avant de partir en quête de ce papier manquant.
Je fis un rapide tour des locaux pour vérifier que tout était bien fermé et éteint, je passais ensuite par la serre. J'adorai cet endroit, son odeur et sa diversité. Je sortis donc par les jardins afin de m'y promener un peu avant de me rendre en directeur des logements qui se trouvaient à l'orée de la forêt tandis que la nuit noire s'installait sur l'Islande.
Ma quête était simple, demander sa carte d'identité ou une copie à Ivar Strømson, notre cher bibliothécaire. Ivar et moi avions côtoyer les mêmes locaux, il fut un temps. Il était arrivé bien plus tard que moi à Teiwaz Othalaz, mais de ce que j'avais pu observer de lui, il avait l'air d'être un sorcier plutôt doué et appliqué.
Je m'en souvenais comme si c'était hier. Ivar était un garçon secret et solitaire, je l'avais souvent vu accompagné de différentes jeunes femmes, il avait toujours su faire chavirer les coeurs, mais pour une raison que j'ignorais, ne restais jamais longtemps avec la même dame. J'avais eu, il fut un temps un petit faible pour lui. Il faut dire que ses yeux bleus très bleus et ses cheveux noirs ne laissaient pas indifférant. Il avait ce regard intriguant et presque dévastateur, une peau blanche et un sourire parfait.
Lorsque je l'avais revu, quelques années plus tard, alors que j'étais encore professeure, il semblait ne pas avoir changé d'un cheveux. Il avait toujours l'air d'avoir 18 ans et de venir d'atterrir dans cette école qui était aujourd'hui la mienne.
J'approchais de son bungalow. Un petit bungalow simple, avec seulement deux places. Observant les lumières éteintes, je compris vite qu'il n'était probablement pas encore rentré de sa journée de travail. J'attendis alors sagement sur la petite terrasse en bois.
Je sentis soudain comme un regard sur moi. J'observais dans la pénombre mais ne vis rien. J'entendis ensuite un sifflement, suivit d'une voix d'homme. Je compris alors.
Je regardais Ivar accompagné de son serpent s'approcher de son logement. Je lui adressais un sourire ainsi qu'un hochement de tête en guise d'accueil dans sa propre maison. Il demanda alors :
« Madame la directrice. Que me vaut cette visite ? »
Il ajouta très vite :
« Vous souhaitez peut-être vous mettre au chaud ? »
Je le regardais s'approcher de la serrure et souris.
« Rien de grave Ivar, je te rassure. Je mettais nos archives en ordre ce matin et j'ai remarqué qu'il me manquait une copie de ta carte d'identité, j'ai dû l'égarer probablement. »
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